Le monde de la technologie a les yeux rivés sur le continent africain. Sa jeune population, sa classe moyenne grandissante et avide de gadgets Made in Anywhere… Le potentiel du continent n’a plus besoin d’être présenté. Seulement, à l’image d’une sœur aux courbes moins dessinées, la zone francophone du continent fait figure de Cendrillon devant sa frangine anglophone.
Facebook, Microsoft ou Google, qui sont parmi les compagnies les plus en vue dans le monde de la technologie, ont toutes une branche « humanitaire » qui a pour objectif de mettre l’Afrique sur la carte de l’Internet. Internet.org, Microsoft 4Afrika, ou même Project Link ont tous pour objectif d' "aider" les pays africains à profiter pleinement d’une révolution qui est en train de redistribuer les cartes à l’échelle planétaire.
Le constat que l’on fait cependant, c’est que ces géants de l’informatique semblent avoir oublié que 31 des 54 pays du continent partagent la langue de Molière. Même si certains défendront que les subventions et autres Grants-givers se basent sur des indices de croissance et de maturité des marchés, il reste qu’après que plusieurs études aient cité la Côte d’ivoire, le Cameroun ou le Sénégal comme des zones à fort potentiel, les financements et les bourses prennent toujours les mêmes directions.
Aujourd’hui, c’est la Startup nigériane BudgIT qui a reçu un financement de 200 millions de Fcfa du réseau Omidyar pour ses exploits dans l’objectif d’une plus grande transparence fiscale au Nigéria. Ce sont également 6 StartUp d’Afrique anglophone et une marocaine qui recevront des financements de Microsoft dans le cadre de l’initiative Microsoft 4 Afrika. Pour 100 bourses dirigées vers le marché africain, 5 tomberont dans les comptes d’entreprises camerounaises, ivoiriennes ou béninoises.
Ne remettant pas en doute le mérite de ces jeunes entreprises basées en Afrique anglophone, ni l’objectivité des bailleurs de fonds, pensez-vous que le WoeLab du Togo recevrait plus de publicité s’il était basé à Nairobi?…
Si certains sont même allés jusqu’à demander si le français était un frein à l’innovation dans les TIC, d’autres pensent que ces oublis serviront les pays d’Afrique francophone sur le long terme.
Serge NGUEMA, directeur général de l’agence de communication digitale AKEWA soutient que la plupart des jeunes entreprises d’Afrique n’est pas encore prête à recevoir des investissements de gros montants: »La majorité des jeunes entrepreneurs africain n’a aucune idée de ce que recevoir un investissement ou un financement veut dire. Ce que cela représente pour un jeune entrepreneur de devoir faire des rapports pour des investisseurs. »
« Par ailleurs, un entrepreneur qui n’a pas de fonds va se débrouiller pour trouver le meilleur moyen de faire de son projet un succès sans dépendre de gros investissements, ce qui ne pourra qu’être un avantage pour cette entreprise » a-t-il ajouté.
Source: Afrique IT News
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